C’est avec ce bel impératif d’ouverture tous azimuts qu’a eu lieu, du 18 au 23 mars à Strasbourg, une semaine d’événements philosophiques.
« La Philosophie hors ses murs » a mêlé des publics, jeunes notamment, s’immergeant dans la cité (du tribunal au pont du Rhin, de la cathédrale à un bar rock), surprenant par les modes d’expression et d’échanges choisis, et associant de nombreux partenaires, dont l’Académie d’Alsace.
Les organisateurs de la manifestation – un groupe d’enseignants de philo des lycées alsaciens – ont entendu répondre avec originalité à la quête de sens qui parcourt la société, au-delà des mirages et des inquiétudes de l’actualité chaude.
Cette démarche rejoint pleinement le rôle de l’Académie d’Alsace, sa fonction dans le corps social : impliquer les chercheurs et les créateurs, certes à travers leurs compétences et leurs domaines, mais présents « hors leurs murs » disciplinaires, dans les enjeux et les défis communs.
René Voltz, membre de notre comité directeur, a fait partie du jury du concours d’essai philosophique lancé à cette occasion. Le thème, « La politique peut-elle s’accommoder de la vérité ? », a mobilisé des candidats de tous horizons. Lors de la remise des prix, samedi 23 mars à l’Hôtel du Département du Bas-Rhin, en présence du Président Frédéric Bierry, René Voltz a souligné la qualité, la pertinence et le souci du bien commun qui ont animé tous les essayistes.
La lauréate, Mila Lynde, lycéenne à Munster, brillante et prometteuse, a coiffé au poteau des adultes chevronnés avec une réflexion tonique et argumentée : « En ce moment de laisser-aller politique et médiatique, de fake-news et de post-vérité, elle a fait part d’une étonnante rigueur d’analyse et de jugement », commente René Voltz.
En 1750, un jeune philosophe suisse inconnu envoyait à l’Académie de Dijon un « Discours sur les Sciences et les Arts » et remportait le concours annuel. Ainsi a démarré la carrière de Jean-Jacques Rousseau. Alors, bon vent « hors les murs », Mila !